Faucon est un village à découvrir en prenant son temps pour profiter de ses rues calmes, de sa place des tilleuls et de la vue sur le grandiose Mont Ventoux depuis les terrasses.

Au détour de la rue de l’église, vous tomberez sur une petite plaque sur la façade d’une maison signalant que l’écrivaine Violette Leduc vécut ici. En 2022, pour commémorer le 50eme anniversaire de sa mort, la municipalité a souhaité réhabiliter cette dame, qui vint se réfugier à Faucon et tomba amoureuse du lieu.
Méconnue aujourd’hui et oubliée du grand public, femme toute en contraste, torturée, parfois extravagante, cette autrice avant-gardiste et féministe, a fait de sa vie la matière principale de son œuvre. ( Son amie Simone de Beauvoir qui a d’emblée reconnu son talent, l’aida à publier son premier livre "l'Asphyxie" en 1946. Après de beaux succès d’estime auprès d’auteurs connus comme Jean Genet, Jean Cocteau et Albert Camus,) Violette aura enfin rendez-vous avec le public à 57 ans avec la publication de "La Bâtarde", qui lui vaudra de concourir au prix Goncourt, et lui permettra d’acquérir la jolie maison qu’elle louait à Faucon, avec vue sur le Mont Ventoux, où elle demeura pendant 10 ans.

En clin d’œil à la journée de la femme, la promenade dans le village peut se faire comme un pèlerinage sur ses pas.
Dans certains de ses livres, on trouve quelques jolies descriptions de sa patrie d’adoption, dont elle écrira notamment : « Faucon et ta dégringolade de toits, tu m'es indispensable ».

Pour s’imprégner de ces lieux qui l’inspirent, il faut partir du bas du village, et descendre par la rue de la calade à l’ancien lavoir couvert. C’est là que Violette rencontra une femme du village en train de laver son linge, qui lui indiqua cette maison à acheter ; Violette n’a pas connu la délicieuse boulangerie sur la Place des Tilleuls, mais elle vit ces arbres dont elle aimait récolter les fleurs.
Après avoir fait un arrêt gourmand, je fais le tour du village et prend le temps d’admirer ces belles maisons anciennes bâties avec la pierre de Faucon.
Je gagne ensuite la petite colline de Colongène où Violette aimait se rendre pour écrire et être seule. Le petit sentier dépasse les maisons, sillonne au soleil contre le rocher de safre et débouche sur une petite éminence où se trouve une statue de Vierge. Elle fut élevée par les fauconnais pour remercier d’avoir été épargné par le choléra en 1864.
De là, la vue sur le village est ravissante ! Il faut y retourner au moment où les genêts sont en fleurs, quand la colline embaume de ce parfum entêtant et sucré, un lieu propice à l’inspiration où Violette se rendait souvent… « dans les bois, j’ai la force des arbres, la gaité des oiseaux, l’indifférence des cailloux.. »
Décédée le 28 mai 1972 d’un cancer du sein, l’écrivaine qui n’était pas pressée de rejoindre « le boulevard des Allongés » selon ses mots, repose au cimetière de Faucon conformément à son souhait.
Reportage Violette Leduc
Visionnez le reportage de Violette Leduc "Une bâtarde adoptée par la Provence" en cliquant sur le bouton ci-dessous :