Ma table de Noël
Coté gourmand, c’est ma partie, je réfléchis au gros souper que je vais servir à mes convives le 24 décembre au soir. En apéritif et pour arroser la buche, j’hésite entre le vin de Rasteau ou le vin de coing du Ventoux… Le marché du mardi à Vaison me permet de déjà réserver la carde, la conserverie Plantin à Puyméras me fournira la truffe pour sa sauce. Pour la tapenade, je me sers au moulin Farnoux où je porte ma récolte chaque année. Soupe d’épinard, gratin de courge, beignets de poisson, fromages de chèvre…
Pas de viande, comme le veut la tradition, mais l’abondance, signe de richesse et de prospérité. On doit arriver à 7 pour le nombre de plats et 13 pour les desserts. En vérité, côté salé, on triche un peu, mais côté desserts, j’arrive largement à 20 !
Au milieu de mes 13 desserts, la nouvelle pâtisserie « le Petit vaisonnais » gourmandise d’amande, de miel et d’abricots aura bien sa place à côté de la fougasse, la panade au Gigéri, les calissons et les fruits secs. Je n’oublie pas non plus le nougat noir et le nougat blanc au miel, celui de chez Augier est un régal.
Les nappes blanches de ma grand-mère à ses initiales brodées attendent dans l’armoire. Les chandeliers de cuivre doivent être astiqués. Je n’oublie pas d’arroser mon blé de la sainte Barbe qui pousse et devra être parfait pour orner la belle table.
La Buche et le Cacho Fio
Le 24, lorsque la nuit tombe, on se retrouve en bel habit devant la cheminée. Mon père a préparé une grosse buche, « Le Cacho fio » que l’on va déposer dans l’âtre. N’allez pas croire que cela ne se fait plus ! Beaucoup de familles ici continuent cette belle tradition. Cette buche vient d’un arbre fruitier, souvent de l’abricotier ou du cerisier chez nous. Cela sent si bon quand elle se consume !
Une fois déposée dans l’âtre, on verse du vin cuit ou de l’huile nouvelle dessus, en prononçant 3 fois en provençal la formule de bonheur : « Alegre, alegre ! que Dieu nous fague la graci de veire l’an que ven, . ., et si nous ne sommes pas plus, que nous ne soyons pas moins ! »
Et pour ceux qui n’ont pas de cheminée, ce sera la buche devenue dessert gourmand, glacée ou à la crème au beurre qui pourra tout à fait faire office de porte bonheur… car oui, c’est bien de là que vient l’origine de ce dessert traditionnel incontournable de Noël !
